Madagascar : le ministre des Armées reconnaît le chef d’état-major imposé par les mutins du Capsat

À Antananarivo, la crise politico-militaire franchit un tournant décisif. Ce samedi 12 octobre, le ministre malgache des Armées a officiellement reconnu le général Désiré Pikulas, désigné par les militaires mutins du Capsat (Corps d’Administration et des Services Techniques de l’Armée), comme nouveau chef d’état-major. Une annonce qui acte, de fait, la victoire des insurgés et affaiblit considérablement le président Andry Rajoelina.

Depuis plusieurs jours, les mutins du Capsat contestaient la légitimité du commandement resté loyal au chef de l’État. Le mouvement, parti du camp de Soanierana, avait rapidement gagné d’autres garnisons, jusqu’à menacer la capitale. Face à cette pression, le ministre des Armées a préféré céder pour « préserver la cohésion nationale et éviter un bain de sang », selon son communiqué lu à la télévision publique.

Cette reconnaissance du général Pikulas consacre une recomposition du commandement militaire. L’armée malgache, déjà fragilisée par des rivalités internes, apparaît désormais divisée entre partisans du régime et officiers ralliés aux mutins. Dans les rues d’Antananarivo, les réactions oscillent entre inquiétude et espoir d’un retour à la stabilité.

Du côté du palais d’Iavoloha, la présidence garde le silence. Aucun communiqué n’a été diffusé, mais plusieurs sources évoquent une atmosphère de grande confusion au sommet de l’État. Les chancelleries étrangères appellent, elles, à la retenue et au dialogue, redoutant une dérive militaire ou un effondrement du pouvoir civil.

Cette volte-face du ministre des Armées pourrait marquer le début d’une transition de facto dominée par les militaires, dans un pays déjà secoué par de multiples crises institutionnelles depuis deux décennies.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*