Au Sénégal, une femme sur trois victime de violences en un an, selon une enquête nationale

Le Sénégal vient de publier sa toute première enquête nationale sur les violences faites aux femmes. Réalisée par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD) avec l’appui de plusieurs agences onusiennes, elle dresse un constat alarmant : près d’un tiers des femmes interrogées, soit 31,9 %, déclarent avoir subi au moins une forme de violence — physique, psychologique, sexuelle ou économique — au cours des douze mois précédant l’étude.

Les violences psychologiques sont les plus fréquentes, touchant 18 % des répondantes, tandis que 4,6 % disent avoir été victimes de violences physiques. Le phénomène frappe plus durement les jeunes filles de 15 à 24 ans : dans cette tranche d’âge, 42,7 % affirment avoir subi une forme de maltraitance.

L’enquête révèle également que 70 % des femmes ont déjà été victimes de violences au sein du couple. Les agresseurs sont, dans la majorité des cas, des proches : conjoints, membres de la famille ou connaissances. Les femmes enceintes ou en situation de handicap apparaissent particulièrement vulnérables.

Selon les chercheurs, plusieurs facteurs influencent l’exposition à ces violences : le niveau d’éducation, la situation matrimoniale, l’autonomie économique ou encore l’accès à l’information. L’étude, menée entre décembre 2023 et février 2024 sur un échantillon de 7 525 ménages répartis dans les 14 régions du pays, met aussi en lumière des disparités territoriales.

Les violences basées sur le genre sont plus répandues dans les zones urbaines et densément peuplées, notamment à Diourbel (42,6 %), Thiès (39 %) et Dakar (38 %). Ces chiffres dépassent ceux des précédentes enquêtes nationales, confirmant une aggravation du phénomène malgré les campagnes de sensibilisation menées ces dernières années.

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*