Face au drame soudanais, le Tchad se dresse en terre d’accueil pour les rescapés d’El-Fasher

Depuis la prise d’El-Fasher, capitale du Darfour-Nord, par les Forces de soutien rapide (FSR) le 26 octobre, des milliers de civils soudanais continuent de fuir vers le Tchad. La ville, assiégée pendant dix-huit mois, a sombré dans le chaos après son occupation par les paramilitaires du général Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemedti.

Les organisations humanitaires parlent de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, évoquant une « spirale d’atrocités » contre les populations civiles. Selon les estimations des Nations unies, jusqu’à 120 000 nouveaux réfugiés pourraient rejoindre le Tchad dans les prochaines semaines.

Sur le terrain, la secrétaire générale du Danish Refugee Council (DRC), Charlotte Slente, décrit une situation d’une extrême gravité. En visite à la frontière, elle confie avoir rencontré une famille « en état de choc » après un périple dantesque depuis El-Fasher :

« Leur fils de sept ans a été tué par balle alors que leur maison brûlait. Ils ont traversé des dizaines de check-points, souvent à pied, subissant pillages et violences », raconte-t-elle.

Chaque jour, une cinquantaine de réfugiés parviennent encore à franchir la frontière, un chiffre faible au regard du danger que représente la route. Slente déplore le manque d’attention internationale portée à ce conflit et appelle à une solution politique urgente :

« Cette guerre civile ne peut être résolue par les armes. Il faut une pression forte sur les parties au conflit pour mettre fin aux souffrances des civils. »

Depuis avril 2023, le Soudan est ravagé par la guerre entre l’armée régulière et les FSR. Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et près de 12 millions de déplacés, plongeant le pays dans la pire crise humanitaire du monde.

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