Une délégation gouvernementale sénégalaise est arrivée dimanche 21 décembre à Bissau, dans un contexte de fortes tensions politiques en Guinée-Bissau. Elle est conduite par le ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Cheikh Niang, et le ministre des Forces armées, le général Birame Diop. La visite intervient après l’interruption du processus électoral et l’instauration d’une transition militaire dans le pays voisin.
Selon des médias locaux, les émissaires sénégalais ont été accueillis à l’aéroport international Osvaldo Vieira par leur homologue bissau-guinéen, João Bernardo Vieira. Le scrutin présidentiel du 23 novembre a été suspendu le 26 novembre, à la veille de la proclamation officielle des résultats par la Commission nationale électorale. Dans la foulée, le général Horta N’Tam a pris le pouvoir, mis en place une transition d’un an, nommé un gouvernement et fait adopter une charte de transition.
Dakar a adopté une position jugée mesurée. Le Sénégal a condamné le coup d’État et appelé au rétablissement de l’ordre constitutionnel, tout en acceptant, par pragmatisme, le principe d’une transition encadrée. Le Premier ministre Ousmane Sonko a toutefois dénoncé une « combine » politique et insisté sur la nécessité de respecter la légalité constitutionnelle.
Les autorités sénégalaises mettent en avant la proximité géographique et les enjeux sécuritaires communs entre le sud du Sénégal et le nord de la Guinée-Bissau, plaidant pour une implication prioritaire des pays directement concernés.
Sur le plan interne, la situation reste tendue : l’opposant Domingos Simões Pereira est toujours détenu, tandis que le candidat Fernando Dias da Costa s’est réfugié à l’ambassade du Nigéria. La Cédéao, qui juge le scrutin « libre et transparent », rejette la transition proposée et menace de sanctions en cas de blocage du retour à l’ordre constitutionnel.
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