S’exprimant mercredi devant le parlement, le vice-président sud-africain, Kgalema Motlanthe, s’est dit favorable à l’envoi des forces onusiennes en Syrie. Un avis surprenant, l’Afrique du Sud s’étant toujours soustraite de toute action contre le régime syrien.
Pour le haut-responsable sud-africain, le déploiement d’une force de maintien de paix est nécessaire. C’est pourquoi, Pretoria veut pousser le Conseil de Sécurité à adopter cette résolution. Bien qu’actuellement membre non permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU, la nation arc-en-ciel ne dispose pas du pouvoir de décision des membres permanents. Néanmoins, elle compte user de toute son influence à cet effet. « Le pays (la Syrie) est presque en guerre civile », a déclaré M. Motlanthe. « Nous ne pouvons pas rester assis sans rien faire, nous devons continuer à frapper à la porte car la situation était bien meilleure il y a deux semaines ». Et de conclure, « je suppose que la Russie, la Chine, les Etats-Unis et les autres membres permanents sont maintenant persuadés qu’il faut que quelque chose se passe ».
L’actuelle position sud-africaine sur la Syrie semble être une véritable volte-face. Pour preuve, Pretoria s’était abstenu en octobre dernier de voter en faveur d’un projet de résolution condamnant la répression en Syrie. Celui-ci avait été formulé par les occidentaux. L’Afrique du Sud s’était alors justifiée en invoquant les abus survenus lors de l’intervention de l’OTAN en Libye. Et, tout récemment, l’Afrique du Sud n’avait pas adhéré au mouvement d’expulsions des diplomates syriens. Ceux-ci avaient été priés de quitter certaines capitales européennes, américaines et même africaines à la suite du massacre de Houla. Pour beaucoup d’observateurs, l’attitude sud-africaine serait liée à ses accointances avec Pékin et Moscou.
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