La récente visite de l’émir qatari Hamad Ibn Khalifa al-Thani dans la bande de Gaza où les islamistes du Hamas règnent en maître a dû faire réaliser à ceux qui ne le voyaient pas encore comment le Qatar réussit le tour de force d’être bien vu par les occidentaux tout en soutenant des mouvements radicaux, quant ils ne sont tout bonnement pas terroristes.
Un soutien financier d’un Etat arabe à un mouvement arabe, surtout quand celui-ci est palestinien, est dans l’ordre des choses. Par contre, il devient surprenant quand cet état est un allié des Etats-Unis et que le mouvement en question est considéré par l’Oncle Sam, comme par l’Union Européenne et Israël, comme une organisation terroriste. Et c’est là toute la singularité de la politique étrangère qatarie, que l’émirat mène avec brio soit-dit en passant. Il multiplie les acquisitions dans les pays occidentaux à coups de millions de pétrodollars. Et il est même parvenu à devenir membre associé de l’Organisation Internationale de la Francophonie en un temps record. Dans le même temps, il profite du printemps arabe pour élargir son influence. Par des moyens plus conventionnels comme par sa chaîne d’information Al-Jazeera qui devrait bientôt émettre en français depuis Dakar au Sénégal. Mais également par des soutiens financiers et, mêmes en armes, des révolutionnaires parmi lesquels l’on retrouve souvent des extrémistes salafistes comme c’est le cas en Syrie. Ce soutien aux extrémistes a également été révélé dans la région sahélienne sans que cela ne suscite de réaction de la part de ses puissants alliés occidentaux.
Le Qatar semble ne reculer devant rien pour s’imposer sur le plan international et entraver l’influence chiite de l’Iran et de la Syrie. Un jeu auquel le petit émirat est même en train de dépasser son puissant voisin saoudien.
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