Israël : une étrange alliance

Les délégués du Likoud, le parti du Premier ministre Penjamin Netanyahu ont accepté lundi dernier dans la soirée l’alliance électorale avec le parti Israël Beitenou du ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman. Cette alliance surprend à première vu que les bénéfices que les deux partis en tirent ne sautent pas aux yeux.

C’est convenu, le Likoud et Israël Beitanou feront liste commune aux prochaines élections législatives qui doivent se tenir le 22 janvier prochain. Officiellement, le Premier ministre avance l’urgence pour le camp national israélien de marquer son unité. Mais dans la pratique, cette alliance ne devrait rien changer aux résultats. Suite son annonce, les meilleurs sondages ont révélé que les deux camps alliés devraient obtenir 42 sièges à la Knesset, ce qui est le nombre que l’on obtient quand on fait la somme des sièges en leur possession actuellement. Ils pourraient même perdre une partie de leurs électorats respectifs tant les idéologies des deux partis divergent, bien que tous deux nationalistes et opposés au partage de la terre d’Israël. L’électorat du Likoud est nationaliste, religieux et partisan de la colonisation. Celui d’Israël Beitanou par contre est laïc, ultranationaliste et adepte d’un langage musclé. Il suscite, à l’image de son chef Avigdor Lieberman, la méfiance des partis religieux tels que Shas.

Benjamin Netanyahu, déjà pratiquement assuré de conserver son poste de Premier ministre à l’issue des élections législatives, ne pourrait être inquiété que par un retour aux affaires de son prédécesseur Ehud Olmert. Celui-ci avait été contraint à la démission après que son nom ait été cité dans des affaires illégales. Le fait qu’il viennent d’être blanchi d’une partie d’entre elles et la perspective d’une alliance avec les ultranationalistes d’Israël Beitenou représente la seule menace pour le Premier ministre sortant et explique cette curieuse alliance. Avigdor Lieberman, de son côté, peut en espérer une certaine reconnaissance et une respectabilité qu’il peine à acquérir.