Après la chute de la maison Gbagbo, les spéculations vont bon train sur les conditions de la remise sur les rails de ce pays stratégique à plus d’un titre pour l’économie mondiale. Côté Cacao, la côte d’Ivoire- qui est le premier producteur mondial et qui compte sur l’exportation de cette denrée pour 40% des recettes de con budget public-devrait pouvoir retrouver assez raisonnablement le chemin des marchés mondiaux vers septembre 2011, à près de 70% de son potentiel. Ceci, bien entendu, si le pays ne plonge pas dans une guerre civile, ce qui aurait pour effet de paralyser durablement l’outil de production. Néanmoins, les dernières évolutions dans le pays laissent à penser qu’Alassane Ouattara aura à cœur de remettre immédiatement le pays dans le sens de la marche afin de se ménager des rentrées rapidement pour pouvoir actionner la « banque des faveurs » avec les différents corps de l’Etat, civils ou militaires. C’est précisément ce système qui , paradoxalement, aura permis à Laurent Gbagbo de se maintenir au pouvoir aussi longtemps malgré la pression internationale, le Président déchu ayant réussi à garder la main sur un « trésor de guerre » accumulé au fil des ans, et dont les différentes sources semblent constituer un secret bien caché dans les tréfonds de sa résidence de Cocody. Cette « économie de guérilla », mise en place par Gbagbo, devra laisser la place à un système mieux structuré, si l’on en juge de par le profil du Président Ouattara, réputé être un économiste sérieux. Cependant, certaines habitudes prises par les corps constituées seront probablement difficiles à combattre, et la corruption rampante sera complexe à éradiquer en peu de temps, malgré toute la bonne volonté –affichée- des troupes d’Ouattara. Car ce dernier, malgré son souhait de mettre en place un système avec une meilleure gouvernance, devra faire face à l’immobilisme structurel de l’administration ivoirienne, ainsi qu’avec les mauvaises habitudes acquises par cette dernière. Pour cela, Alassane Ouattara doit malheureusement composer pendant une période d’ »adaptation », afin de permettre de relancer la machine économique du pays, grippée depuis la fin des années 80, date à laquelle il fut lui-même appelé à la tête du gouvernement, par un certain Félix Houphouët-Boigny.
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