La Libye n’est pas le Yémen. Si ce dernier n’intéresse personne, la Libye est en revanche un marché très lucratif où les puissances occidentales cherchent à se repositionner rapidement. Pays riche en pétrole et situé à proximité du vieux continent, la Libye offre aussi l’avantage d’être géographiquement en dehors de la zone de turbulence du Proche-Orient. Durement affaiblie par un long embargo international, la Libye est aujourd’hui confrontée à une insurrection armée aggravée par les frappes aériennes de la coalition internationale. En somme, tous les ingrédients sont réunis pour susciter les convoitises étrangères. Longtemps monopolisé par les marchands d’armes russes, le marché libyen offre désormais une opportunité en or aux occidentaux pour renflouer les caisses des sociétés spécialisées et faire tourner la machine industrielle, alors même que la croissance en zone euro est molle. Ceci explique en partie en partie la grande bousculade au portillon de l’eldorado libyen. Pour mieux se positionner, la France a hâtivement reconnu le Conseil national de transition libyenne formé par l’opposition, dans un climat où le moine-soldat philosophe Bernard Henry Levy a pris l’ascendant psychologique sur le Président, au détriment du fraichement nommé et ombrageux Alain Juppé. Paris a même pris le risque de s’impliquer en profondeur dans le bourbier libyen, en dépêchant à Benghazi, fief de la rébellion, son ancien ambassadeur au Qatar, Antoine Sivan pour représenter les intérêts français.
L’hexagone a aussi joué un rôle pionnier dans l’adoption de la résolution sur la zone d’exclusion aérienne. C’est aussi à son armée de l’air qu’est revenu l’honneur de mener les premières frappes aériennes contre les forces de Kadhafi. Néanamoisn, derrière cette démonstration de force, l’on note aussi avec intére^t un enjeu commercial : n’ayant pas réussi à exporter le Rafale, la France profite de cette opportunité pour forunir aux chaînes de téléciopns du monde entier de simages de l’avion maudit fendant les airs, démentant les rumeurs selon lesquelles l’avion fabrique par Dassault ne serait qu’une « enclume volante ».
Donc, le message est on ne peut plus clair : la France veut conserver une longueur d’avance sur le dossier libyen et cherche à conforter sa part du marché dans la Libye postrévolutionnaire. Les Anglais et les Américains ne restent cependant pas les bras croisés. Ils étudient tous les scenarios pour avoir leur part du gâteau libyen. Les forces de la coalition sont déterminées à causer le maximum de dégâts dans les infrastructures de base et les équipements militaires libyens. Mais, pour préserver leur image de marque, elles font tout pour limiter les pertes en vies humaines et épargner les installations pétrolières. En France, c’est sûr qu’on se frotte déjà les mains pour compenser le manque à gagner enregistré en 2010. Les ventes d’armes à l’étranger n’ont atteint que 4,3 milliards d’euros, contre près de 8 milliards en 2009. En cause : l’absence de gros contrats, et le marché libyen est là pour sauver la mise.
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