En début de semaine dernière, la Cour Pénale Internationale (CPI) a fait savoir qu’elle allait lancer un mandat international contre le guide libyen, Mouammar Kadhafi, ainsi que son fils Seif Al-Islam et le chef des services secrets, Abdallah Al-Senoussi. Le moment a semblé très mal choisi car l’Union africaine, réunie en sommet à Malabo (Guinée Equatoriale) le vendredi dernier, a tout simplement décidé de ne pas exécuter la mesure de l’institution judiciaire internationale.
Déjà, à l’annonce, le 16 Mai dernier, d’une prochaine émission de mandats d’arrêt internationaux contre ces trois autorités libyennes, un flot de critiques s’est abattu sur la CPI au vu de la diligence avec laquelle s’est déroulée son enquête. En effet, il est reproché au leader libyen d’avoir commis des crimes contre l’humanité dans son pays à partir du 15 février 2011. De cette date jusqu’à présent, l’Union Africaine n’a ménagé aucun effort pour trouver une issue pacifique à l’impasse libyenne. Ainsi, des hauts-responsables africains dont, entre autres, le président sud-africain Jacob Zuma, ont fréquemment fait le déplacement sur Tripoli dans ce cadre. Aussi, la mesure de la CPI « complique sérieusement les efforts visant à trouver une solution politique négociée à la crise en Libye et à traiter les questions d’impunité et de réconciliation de manière à prendre en compte l’intérêt mutuel des parties concernées », pouvait-on lire dans la résolution de l’Union Africaine à l’issue du sommet.
Voulant affirmer son autorité au cœur de cette affaire, la CPI apparaît comme la grande perdante. Sans moyens de coercition et vraisemblablement discréditée dans l’Union Africaine, elle ne peut inquiéter les autorités libyennes. D’ailleurs, celles-ci s’étaient empressées de réagir à l’émission des mandats internationaux, notamment, par la voix de Mohamed Al-Gimouni, ministre de la justice, lequel a déclaré que la Libye « n’accepte pas la législation de cette cour ». Même si la majorité des dirigeants africains ne semblent plus disposer à coopérer avec elle, la CPI pourra néanmoins se consoler avec l’un d’entre eux, à savoir, Alassane Ouattara, lequel s’est récemment remis à cette institution pour juger les crimes commis lors du conflit postélectoral ivoirien.
Poster un Commentaire