Syrie : l’opposition en exil dit « niet » aux négociations de l’ONU

Staffan de MisturaAprès plusieurs jours de réunion en Turquie, la Coalition de l’opposition syrienne en exil a indiqué hier dimanche qu’elle ne participera pas aux discussions préliminaires proposées par l’ONU pour préparer des négociations de paix. Elle pose plusieurs préalables à sa participation dont la fin de l’ « agression de la Russie », en références aux frappes aériennes que mène Moscou en Syrie.

Le médiateur onusien pour la Syrie Staffan de Mistura a mis sur pied cet été quatre groupes de discussions thématiques composés de représentants du régime et de l’opposition dans le but de relancer les négociations de paix. Le gouvernement syrien a déjà accepté de participer à ces discussions préliminaires. Mais pour la coalition de l’opposition, pas question de reprendre les négociations sans l’adhésion au communiqué de Genève, de 2012, qui implique selon elle le départ du président Bachar al-Assad même pour une période transitoire, et aux résolutions du Conseil de sécurité et la fin de l’agression russe en Syrie. Cette annonce éteint le nouvel espoir pour une solution politique du conflit qu’avait fait naître la proposition du médiateur onusien.

Pour les Occidentaux, ce nouvel échec diplomatique prend une autre dimension du fait de l’implication de la Russie dans le conflit syrien. Le plan mis sur pied par Staffan de Mistura était présenté par l’ONU comme une nouvelle approche pour faire la paix après l’échec des deux conférences de Genève en 2012 et 2014 et, au passage, aurait permis aux occidentaux de reprendre à la Russie la main dans la crise syrienne.

Cependant, il est fort probable que Russes et Occidentaux qui soutiennent respectivement le régime de Bachar al-Assad et les rebelles « modérés » en viennent à négocier, étant donné qu’aucun des deux camps n’a intérêt à un conflit ouvert. La Russie montré les couleurs avec l’entretien ce weekend à Sotchi, dans le sud de la Russie, entre le président russe Vladimir Poutine et le ministre saoudien de la Défense le prince Mohammad ben Salmane sur les possibilités d’un règlement politique du conflit en Syrie.