L’armée turque poursuit ses bombardements contre les kurdes en Syrie

L’armée turque a poursuivi dimanche, pour la deuxième journée d’affilée, ses bombardements contre des positions kurdes en Syrie.

Le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu a présenté cette offensive comme une «réponse adéquate» aux «actions agressives» des Kurdes du Parti de l’Union Démocratique (PYD) basés en Syrie.

Selon l’agence gouvernementale Anatolie, des positions du PYD aux alentours de la ville syrienne d’Azaz, dans la province d’Alep, ont été bombardées au mortier hier depuis le côté turc de la frontière.

Samedi déjà, des bombardements turcs avaient visé des secteurs contrôlés par les forces kurdes dans la province d’Alep.

L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), une organisation syrienne basée à Londres mais qui dispose d’un vaste réseau d’informateurs en Syrie, a affirmé que l’armée turque avait bombardé des secteurs que les Unités de protection du peuple kurde (YPS), la branche armée du Parti kurde de l’union démocratique, ont récemment pris à des rebelles syriens dans la province d’Alep, notamment le secteur de Minnigh.

L’armée turque affirme riposter, par ces bombardements, à des tirs provenant de ces positions et à ceux des forces du régime syrien sur un poste militaire dans la région de Hatay, dans le sud de la Turquie.

L’intervention turque complexifie un peu plus encore la situation sur le terrain. Washington compte de plus en plus sur les combattants kurdes syriens pour s’opposer à l’organisation de l’Etat islamique Daech. Mais pour la Turquie, qui est pourtant alliée des USA, le PYD et son bras armé, les YPG, sont des organisations « terroristes », étroitement liées aux rebelles kurdes turcs du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan. Les Turcs craignent une progression des forces kurdes vers l’ouest, le long de la frontière syrienne. Dans le même temps, en s’en prenant à Damas, Ankara se met à dos la Russie, alliée sur le terrain des troupes de Bachar al-Assad.