Le régime syrien interdit l’accès à Douma aux enquêteurs de l’OIAC

L’Organisation internationale pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), a annoncé hier lundi, que ses enquêteurs n’avaient toujours pas eu accès à Douma, théâtre d’une supposée attaque chimique le 7 avril dernier, pour des raisons de «problèmes de sécurité».

Ahmed Uzumcu, le directeur général de l’OIAC a déclaré lors d’une réunion d’urgence à La Haye aux Pays-Bas, que des «problèmes de sécurité» avaient été invoqués par la Russie et la Syrie, expliquant que les routes conduisant à Douma, doivent encore être débarrassées des mines.

Les neuf inspecteurs de l’OIAC qui sont arrivés samedi à Damas, la capitale syrienne, pourraient accéder aux lieux demain mercredi si, comme pressenti, un accord avec la Russie et la Syrie était trouvé dans les heures qui viennent.

Mais les explications de Moscou et de Damas ne satisfont pas les Américains dont l’ambassadeur aux Pays-Bas, Kenneth Ward a accusé les Russes devant l’OIAC d’avoir «maquillé» le site de l’attaque «dans le but de contrecarrer les efforts déployés» par l’organisation.

De son côté l’ambassadeur de France aux Pays-Bas a dénoncé la «couverture politique» qu’assure Moscou au régime syrien sur l’emploi d’armes chimiques, tant au niveau du Conseil de sécurité qu’à l’OIACE, et ce, malgré les conclusions de l’enquête conjointe conduite par l’ONU et l’OIAC, qui a établi la responsabilité du régime syrien dans quatre attaques chimiques en attribuant une cinquième à l’organisation Etat islamique.

L’accord russo-américain de 2013 qui a permis à la Syrie d’éviter une intervention occidentale contre son adhésion à la convention sur les armes chimiques, a abouti à la destruction de plus de 1,3 million d’agents chimiques par l’OIAC.

Mais les Occidentaux sont désormais convaincus que la Syrie n’avait pas déclaré la totalité de son arsenal et a conservé depuis cette date, un programme chimique clandestin.

L’émissaire britannique auprès de l’OIAC assure que l’organisation a recueilli 390 accusations d’utilisations d’agents chimiques interdits en Syrie depuis 2014.

A propos de Fitzpatrick Georges 1537 Articles
Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise