Coup de froid dans le processus de rapprochement entre les deux Corées

Mécontente des manœuvres militaires conjointes entre la Corée du Sud et les Etats-Unis, la Corée du Nord menace d’annuler le sommet programmé le 12 juin prochain à Singapour entre le président nord-coréen, Kim Jong-un et son homologue américain Donald Trump pour évoquer la dénucléarisation de la Corée du Nord.

Pyongyang a reporté des discussions de haut niveau avec le Sud et appelé les Etats-Unis à « réfléchir à deux fois » au sommet entre Kim Jong-un et Donald Trump. Cette annonce du ministre adjoint des Affaires étrangères nord-coréen a été faite reprise ce mercredi par l’agence officielle KCNA, quelques heures à peine avant une rencontre entre les dirigeants des deux Corées à Panmujom. Les autorités sud-coréennes disent encore chercher «à déterminer le sens exact du message du Nord».

Les manœuvres annuelles « Max Thunder » impliquent dans le sud de la péninsule les forces américaines et sud-coréennes. Commencée le 11 mai dernier, elles doivent durer deux semaines et mobilisent d’importants moyens aériens, notamment des appareils furtifs F-22 et surtout  des  bombardiers stratégiques B-52, considérés par Pyongyang comme un élément majeur du parapluie nucléaire américain dont bénéficie le Sud.

La Corée du Nord voit dans ces exercices une menace directe sur sa sécurité et y a répondu en 2017 par des exercices de tirs massifs à Wonsan, dans l’est du pays. De leur côté, les Etats-Unis et la Corée du Sud continuent à mettre en avant le caractère purement défensif de ces exercices.

Pourtant, il régnait un climat de détente entre les deux Corée depuis le début de l’année. Le 27 avril dernier, au village de la trêve de Panmunjom, le leader nord-coréen Kim Jong-un et le président sud-coréen Moon Jae-in ont signé une déclaration qui mentionne notamment la dénucléarisation totale de la péninsule et un engagement pour la paix. Pyongyang semblait même avoir tempéré ses positions sur les manœuvres américano-sud-coréennes.