Bachar al-Assad menace de s’en prendre aux alliés des Etats-Unis sur le front syrien

Le président syrien Bachar al-Assad a déclaré dans une interview jeudi à la chaîne de télé russe Russia Today, qu’il se tenait ouvert aux efforts de réconciliation, sans pour autant écarter le recours aux armes pour défendre « son territoire », même contre les Etats-Unis.

Dans son interview, Bachar s’est attardé sur la question des Forces démocratiques syriennes (FDS), l’alliance composée de combattants kurdes et arabes, soutenues par une coalition internationale menée par les Etats-Unis et qui ont joué un rôle crucial dans la lutte contre le groupe Etat islamique. Elles l’ont chassé de plusieurs régions de Syrie dont son fief de Raqqa et elles continuent de le combattre dans une partie de la province orientale de Deir Ezzor.

Pour Bachar al-Assad, dont les troupes ont repris, depuis 2015, plus de 60% du territoire aux rebelles grâce aux aides de ses alliées russes, « le seul problème qui reste aujourd’hui en Syrie, c’est les FDS ». Il dit privilégier la voie des négociations avec ces Forces qui contrôlent de larges territoires dans le nord et le nord-est syrien, car la majorité de leurs membres sont des Syriens, mais menace de recourir à la force militaire pour libérer ces territoires si les négociations n’aboutissaient pas.

Les propos du président syrien sont une menace directe, assumée d’ailleurs par Bachar al-Assad, contre les Etats-Unis, qui soutiennent les FDS. Si Damas adoptait une approche militaire pour cette question, cela pourrait déboucher sur une confrontation entre les Etats-Unis et la Russie.

Les FDS n’ont pas réagi dans l’immédiat aux propos du président syrien alors que le porte-parole de la coalition internationale, le colonel Sean Ryan, a souligné « l’incroyable travail des FDS dans la lutte contre l’Etat islamique », qui leur vaudrait des louanges au lieu de menaces, sans toutefois préciser comment réagirait la coalition en cas d’attaque contre les FDS.