L’Allemagne fait un geste de réconciliation suite au génocide en Namibie

L’Allemagne restitue ce mercredi aux autorités namibiennes les restes des corps des membres des tribus Herero et Nama massacrés pendant la période coloniale.

Ce geste de réconciliation est néanmoins estimé insuffisant par les descendants des disparus, qui veulent des excuses officielles.

Au cours d’un office religieux à Berlin, une délégation namibienne dirigée par la ministre de la Culture, Katrina Hanse-Himarwa, recevra 19 crânes, divers ossements ainsi qu’un scalp pris par les forces coloniales allemandes il y a un siècle. La majorité des squelettes sont issus de la collection anthropologique de la clinique universitaire berlinoise Charité.

Cette cérémonie mécontente fortement les délégués des deux ethnies, victimes de ce que les historiens assimilent au premier génocide du 20è siècle.

De l’avis de la présidente de la fondation Ova Herero Genocide, Esther Utjiua Muinjangue, l’Allemagne aurait dû profiter de cette occasion pour présenter de manière officielle des excuses, un geste qui pourrait «guérir les blessures émotionnelles» des proches des victimes.

Rappelons que la période coloniale allemande en Namibie va de 1884 à 1915. Mais, jusqu’à présent, cet Etat européen semble avoir du mal à assumer ce passé. Ainsi, Berlin se limitera mercredi à une troisième remise d’ossements, après les deux actions similaires de 2011 et 2014.

L’Allemagne a admis être responsable de ces massacres et déclaré en 2016 envisager des excuses officielles dans le cadre des négociations, toujours en cours, avec la Namibie.