Amnesty International accuse le groupe EI de crimes contre l’environnement en Irak

L’ONG Amnesty International a indiqué jeudi que les «destructions délibérées et gratuites» des terres agricoles par l’organisation djihadiste de l’Etat Islamique (EI) dans le Sinjar irakien sont des crimes de guerre et contribuent toujours à nuire considérablement aux agriculteurs un an après la défaite de ce mouvement terroriste.

Cette organisation de la société civile a publié un rapport à ce sujet, au lendemain de la visite dans la capitale irakienne, Bagdad, de Nadia Murad, la lauréate du prix Nobel de la Paix 2018.

Cette dernière a demandé aux autorités irakiennes d’appuyer davantage sa région natale du Sinjar (nord), fief de la minorité yézidie dont elle est devenue la porte-parole.

D’après Amnesty International, qui s’appuie sur des dizaines de témoignages, la «stratégie de la terre brûlée» du groupe EI empêche les paysans du Sinjar, et en particulier ceux issus de la communauté yézidie, de se réinstaller chez eux.

«Notre enquête révèle comment l’EI a mené des destructions délibérées et gratuites du milieu rural irakien autour des montagnes du Sinjar, causant des ravages durables sur les moyens de subsistance des Yézidis et d’autres communautés agraires», a indiqué Richard Pearshouse, haut conseiller en charge de l’environnement au sein de cette ONG.

Les djihadistes ont pris le contrôle de Sinjar en août 2014. Durant les trois années suivantes, ils ont ravi des équipements agricoles, brûlé des vergers et rempli de débris des puits servant à l’irrigation de la région, détaille Amnesty dans son rapport.

A l’heure actuelle, la production agricole irakienne est de 40 % moins élevée qu’en 2014 et seul un cinquième de paysans bénéficient d’irrigation contre deux-tiers avant la période d’occupation par le groupe EI. D’après Amnesty, les fermiers les plus affectés ont perdu 95 % de leur bétail.

A propos de Fitzpatrick Georges 1537 Articles
Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise