Premier retrait des forces kurdes d’une ville frontalière entre la Syrie et la Turquie

Les combattants kurdes ont quitté hier dimanche la ville syrienne de Ras al-Aïn, assiégée par les forces turques, un premier retrait qui s’inscrit dans le cadre de l’accord de trêve négocié par Washington à Ankara et entré en vigueur jeudi dernier.
Cet accord prévoit la suspension pour 120 heures de l’offensive lancée le 9 octobre par l’armée turque pour permettre un retrait des combattants kurdes des zones frontalières du Nord syrien.
Un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) sur place a rapporté qu’un convoi de plus de 50 véhicules, dont des ambulances, transportant des blessés, des dépouilles et des combattants des Forces Démocratiques Syriennes (FDS), dominées par la milice kurde des YPG (Unités de protection du peuple), a quitté hier dimanche Ras al-Aïn.
Le convoi est arrivé à Tal Tamr, plus au sud, où des habitants les ont accueillis par des youyous et des slogans de soutien aux FDS. Les FDS et la Turquie ont confirmé le retrait total des combattants kurdes de la ville de Ras al-Aïn.
Ce retrait devrait accélérer le départ des Kurdes d’une zone frontalière de la Turquie, comme prévu par l’accord de trêve conclu par Washington et Ankara. Le même accord prévoit la mise en place d’une «zone de sécurité» de 32 kilomètres de profondeur pour séparer la Turquie des territoires tenus par la milice kurdes des YPG.
Les Kurdes ont accepté de se retirer de secteurs conquis par les forces turques entre les villes de Tal Abyad et Ras al-Aïn, distantes de 120 kilomètres, mais le président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui a réitéré que l’offensive reprendrait si les forces kurdes ne se retiraient pas totalement des secteurs frontaliers, a régulièrement évoqué une longueur d’environ 450 kilomètres.
Malgré les condamnations de la communauté internationale, l’offensive turque a été lancée après le retrait commencé le 7 octobre des soldats américains des secteurs frontaliers.
Cette offensive, qui a ouvert un nouveau front dans le conflit syrien qui dure depuis 2011, a déjà fait 114 morts parmi les civils et 300.000 déplacés selon l’OSDH. Les combats et les bombardements ont également tué 256 membres des FDS et 196 combattants pro-Ankara.