La justice française reporte sa décision sur le dossier des agissements de Lafarge en Syrie

La cour d’appel de Paris a repoussé hier jeudi, au 7 novembre prochain sa décision sur le cimentier Lafarge, mis en examen il y a un an et demi notamment  pour «financement du terrorisme» et «complicité de crimes contre l’humanité» en Syrie.

La cour d’appel a également déclaré irrecevables les constitutions de partie civile de quatre associations plaignantes, à savoir Sherpa, l’ECCHR (Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits de l’Homme), la Chredo (Coordination des chrétiens d’Orient en danger) et Life for Paris, qui regroupe des victimes des attentats du 13 novembre.

Ces constitutions de partie civile avaient été contestées par les avocats du cimentier français. Sherpa et ECCHR ont d’ores et déjà annoncé leur intention de se pourvoir en cassation.

Lafarge SA, propriétaire de Lafarge Cement Syria (LCS), est soupçonné d’avoir versé en 2013 et 2014, via cette filiale, près de 13 millions d’euros à des groupes djihadistes, dont l’organisation Etat islamique, et à des intermédiaires afin de maintenir l’activité de son site en Syrie, alors que le pays s’enfonçait dans la guerre civile.

Le groupe est également suspecté d’avoir vendu du ciment de l’usine au profit de l’Etat islamique et d’avoir payé des intermédiaires pour s’approvisionner en matières premières auprès de factions djihadistes.

Huit cadres ou dirigeants au total du groupe ont été mis en examen pour « financement du terrorisme » et/ou « mise en danger dans le cadre d’une information judiciaire ouverte en juin 2017, un an après des révélations du journal Le Monde et des plaintes de Bercy, puis de Sherpa et ECCHR déposées fin 2016.

Lafarge SA reconnaît la remise de fonds à des « groupes armés » mais conteste toute responsabilité dans la destination de ces versements à des organisations terroristes et rejette les accusations de « complicité de crimes contre l’humanité ».