L’orthographe protège la fortune de certains dirigeants

Alors que les raïs, Zine el-Abidine Ben Ali de la Tunisie et Hosni Moubarak de l’Egypte, ont quitté le pouvoir depuis quelques mois suite aux contestations populaires incessantes, Mouammar Kadhafi, quant à lui, résiste encore. Mais, tous partagent un point commun : la communauté internationale a décidé de geler tous leurs avoirs. Pendant que ceux du tunisien s’élèveraient à 5 milliards de dollars selon le magazine Forbes, il y avait, en 2009, un total de 3,6 milliards de francs suisses (environs 3 milliards de dollars) de dépôts égyptiens en Suisse. En ce qui concerne le guide libyen, la première difficulté consiste à estimer ses avoirs. Ce qui donne lieu aux estimations les plus faramineuses comme 120 milliards d’euros (plus de 160 milliards de dollars).

En tout cas, le gel des avoirs de ses dirigeants  pose également un problème non négligeable d’orthographe. Le Trésor Américain en a fait l’amère expérience en ce qui concerne Mouammar Kadhafi ou Mu’ammar Gaddafi ou plutôt Muammar Gaddafi ou encore Muammar Gadhafi…bref, l’institution américaine, à elle seule, a dénombré pas moins d’une douzaine de traductions du nom du leader libyen. Ce qui serait une goutte d’eau dans l’océan, car il y en aurait plus d’une centaine en totalité. Ce fait apparemment anodin perturbe sérieusement l’examen des nombreux comptes des concernés car le matériel informatique des banques ne comprend pas toutes les traductions. Conséquence : les banques craignent d’avoir des démêlées avec la justice qui pourrait les accuser de protéger tous ces comptes. Mais, en engageant des traducteurs experts en langue arabe, certaines institutions financières ont déjà trouvé la parade. Au grand dam de ceux qui l’avaient fait exprès.