Libye : Ces victimes civiles que l’OTAN ignore

Le New York Times vient de publier une enquête dans laquelle il revient sur les bavures de l’OTAN dans ses opérations militaires aériennes en Libye qui ont largement contribué au renversement du régime Kadhafi.

Le journal américain reprend des bombardements de l’Alliance Atlantique les 6 et 8 août derniers respectivement sur un entrepôt libyen de missiles antiaériens et sur des centres de commandement de troupes fidèles au Colonel Kadhafi à Majer, une localité rurale située à quelques kilomètres au sud de Zliten, dans l’ouest du pays. Ces deux cibles, militaires pour l’OTAN, ne s’en trouvaient pas moins dans des quartiers populaires. L’enquête du New York Times, menée par deux correspondants de guerre à Bruxelles et à Naples d’où l’OTAN dirigeait ses frappes, révèle que l’attaque de Majer a fait 34 morts, tous civils, un bilan confirmé par des sources médicales à Zliten. Ce n’est pas la première fois que l’OTAN est confronté à des bavures suite à ses opérations militaires. Deux organisations humanitaires occidentales, Human Rights Watch et CIVIC (Campaign for Innocent VIctims in Conflict) ont déjà dénoncé l’impunité dans laquelle l’OTAN mène ses opérations militaires, en Libye comme en Afghanistan. Vantant des frappes chirurgicales, l’Alliance Atlantique n’a jamais manifesté de volonté de mener des enquêtes sur les dégâts collatéraux de ses opérations militaires.
L’OTAN s’est jusqu’à présent abrité derrière le déni, se refusant de reconnaître ses erreurs. Même si elle n’exclut pas la possibilité d’avoir causé des pertes civiles, l’Alliance a toujours maintenu que l’enquête ne pouvait le confirmer.