France-Libye, France-Syrie, où est la différence ?

L’ancien président français Nicolas Sarkozy a créé une vive controverse en France en critiquant l’inaction selon lui de l’actuelle majorité française sur le dossier syrien et en comparant ce conflit avec celui l’année passée en Libye.
Mercredi dernier, Nicolas Sarkozy a avoué s’être entretenu la veille avec le président du CNS (Conseil National Syrien), le kurde Abdel Basset Sayda. Les deux hommes partageraient la même analyse de la situation à laquelle une intervention militaire serait la meilleure solution. De là, l’ancien président français a vivement critiqué l’inaction française en comparant son leadership dans l’intervention internationale quand l’armée du Colonel Kadhafi menaçait les populations de Benghazi. Sauf que les contextes sont totalement différents, ce dont s’est empressé de lui rappeler la majorité socialiste française. L’intervention en Libye avait été rendue possible par une résolution de l’ONU adoptée après l’abstention de la Chine et de la Russie. Et paradoxalement, c’est cette intervention en Libye qui empêche aujourd’hui la communauté internationale d’intervenir en Syrie. La résolution de l’ONU autorisait la communauté internationale à protéger les civils et celle-ci a fait du zèle en soutenant la rébellion jusqu’au renversement du régime Kadhafi. Et c’est pour éviter un autre renversement de régime, entre autres raisons, que la Chine et la Russie s’évertuent à bloquer toute résolution de l’ONU.
Une intervention solitaire de la France n’est évidemment pas envisageable. D’autant plus que l’armée syrienne de Bachar al-Assad est de loin mieux équipée et entraînée que celle du Colonel Kadhafi qui avait pourtant pris sept mois avant d’être défaite. Enfin, en plus des soutiens extérieurs de la Chine, de la Russie et de l’Iran, une bonne partie de la population syrienne, on a tendance à l’oublier, est opposée à un changement de régime.