Syrie : La diplomatie a-t-elle atteint ses limites ?

Lakhdar Brahimi, le nouvel émissaire des Nations unies et de la Ligue Arabe pour la Syrie a qualifié, lors d’une interview accordée à la BBC hier lundi, de quasi-impossible sa mission de trouver une issue diplomatique au conflit armé qui secoue actuellement le pays.

Cet aveu d’impuissance survient un mois à peine après l’annonce de la démission de son prédécesseur, le ghanéen Kofi Annan, pour les mêmes raisons. La pression est énorme pour l’émissaire algérien qui hérite d’une situation dégradée au plus haut point. Alors que les combats ne cessent de s’intensifier, touchant à présent les plus grandes villes du pays, les possibilités diplomatiques vont s’amenuisant. La Syrie, par l’intermédiaire de son ministre de l’Information Omran Zoabi, affirme qu’une issue diplomatique n’est envisageable que si les pays qui soutiennent les rebelles, citant le Qatar, l’Arabie saoudite et la Turquie, détournent leur soutien aux rebelles pour le rediriger sur le plan Annan. Les six points de celui-ci, dont l’arrêt des violences et le retrait des troupes et des armes lourdes syriennes des villes, n’ont jamais été appliqués bien qu’ils aient reçu l’accord de principe de Damas.

Pendant que la diplomatie se retrouve dans l’impasse, le pays continue à s’enfoncer dans le chaos. Selon les chiffres avancés par l’opposition, plus de 26 000 personnes auraient trouvé la mort depuis le début du conflit. Les deux camps restent sur leurs positions et le CNS (Conseil National Syrien) a décidé dimanche dernier de se réformer pour aplanir les différends et se montrer uni face à Damas mais aussi à la Communauté internationale.