Turquie/Chypre : le différend continu

Chypre a accordé la semaine dernière 4 permis d’exploration de gaz. Dans la foulée, la Turquie, qui ne reconnaît pas la souveraineté du premier pays, a menacé samedi de boycotter les compagnies engagées dans ce projet.

L’italien Eni, le sud-coréen Kogas, le français Total et le russe Novatec sont les fameuses entreprises retenues pour effectuer des missions d’exploration au large de Chypre. Les deux premières compagnies, toutes deux réunies au sein d’un consortium, ont eu droit à deux permis. Quant aux deux dernières, collaborant aussi dans le même type de partenariat, elles n’ont décroché qu’un seul permis. Le dernier feu vert a été accordé à Total de façon exclusive. Jusque-là, les discussions sur les détails de ces permis sont encore en cours. Selon le ministre chypriote du commerce, elles prendront fin au plus tard en 2013. Même si rien n’est définitivement conclu, ces tractations ont suffi à susciter des réactions radicales d’Ankara : « les compagnies qui coopéreront avec les autorités chypriotes grecques seront exclues des futurs projets en matière d’énergie », a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères par voie de communiqué. Ce, avant d’enjoindre les entreprises concernées et leurs pays à s’éloigner de ces explorations. Des parties prenantes, Eni semble être dans la situation la plus inconfortable. Le ministre turc de l’Energie a, en effet, évoqué la possibilité de « reconsidérer ses investissements en Turquie » si jamais l’italien participait au projet chypriote.

La Turquie n’a jamais reconnu la République de Chypre. Ce n’est pourtant pas le cas de la communauté internationale et, surtout, de l’Union Européenne, dont la Chypre fait partie depuis 2004. Selon certaines sources, le sous-sol de ce pays recèlerait de gaz et même de pétrole. Pour preuve, l’américain Noble Energy, titulaire d’un permis chypriote, y a découvert, l’an dernier, un gisement gazifière aux réserves avoisinant les 226,5 milliards de mètres cube. Ce qui correspond à 100 milliards d’euros (125 milliards de dollars américains) de valeur.

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Georges Fitzpatrick a été analyste financier, puis journaliste spécialisé dans les marchés émergents pendant plus de 20 ans, il a officié à Wall Street dans plusieurs banques d’affaires de la place New Yorkaise