Palestine : Etat observateur non membre à l’ONU

Même si elle n’a pas été écrasante, avec 138 voix pour, 9 contre et 41 abstentions, l’Assemblée Générale des Nation Unies a apporté hier jeudi une reconnaissance solide au statut d’Observateur à la Palestine.

Ce statut est une reconnaissance de la Palestine comme Etat et lui donne un accès à des agences de l’ONU comme la Cour Pénale Internationale et à des traités internationaux. Ce vote est une victoire diplomatique pour Mahmoud Abbas et un succès unanimement apprécié côté palestinien. Le Hamas l’a salué et au siège de l’Autorité palestinienne à Ramallah, en Cisjordanie, des tirs en l’air, des acclamations et des scènes de liesse populaires regroupant plusieurs milliers de palestiniens ont accueilli la nouvelle. Mais le vote historique est très loin de rouvrir la voie des négociations. Même si Mahmoud Abbas n’a pour l’heure pris aucun engagement précis, il promet de tenter de ranimer les négociations avec Israël. Mais ces disponibilités ne sont pas partagées par l’Etat hébreu qui a été jusqu’à la dernière minute opposé à cette décision de l’ONU.

Pour Israël le vote de l’ONU, après un discours du président de l’Autorité palestinienne qu’il a qualifié de diffamatoire et de venimeux, ne fera que reculer la paix et ne changera rien sur le terrain. Selon lui, la demande la Palestine à l’ONU est une violation des accords qu’elle avait passés avec Israël et entraînera donc de la part de ce dernier des mesures de représailles. Les sanctions probables sont un blocage par Israël des taxes qu’il perçoit pour le compte de l’Autorité palestinienne ou encore la réduction du nombre de permis de travail pour les palestiniens. Les Etats-Unis pourraient soutenir Israël sur la voie des rétorsions avec le blocage par le Congrès des 200 millions de dollars d’aide promis aux palestiniens, un manque qui pourrait être compensé par un « filet de sécurité » de 100 millions de dollars promis par la Ligue Arabe.