Suisse : vers la privatisation des demandes de visas

visa suisseLe Département fédéral suisse des Affaires étrangères vient de lancer un appel d’offres pour le moins surprenant : il est à la recherche d’entreprises privées pouvant se charger des demandes de visas d’accès à la confédération helvétique.

C’est du jamais vu : très prochainement, des sociétés privées pourraient délivrer des visas pour la Suisse. Sa diplomatie a constaté une constante hausse du nombre d’étrangers désireux de se rendre en Suisse. Pour preuve, d’après des données des affaires étrangères rapportées par le quotidien Berner Zeitung, les demandes de visas ont bondi de 450 000 à 550 000 en l’espace des deux dernières années, soit une augmentation de 20 %. Et, ce boom a été particulièrement perceptible dans certains pays asiatiques, à l’instar de la Chine. En effet, durant l’année dernière, 52 000 visas d’entrées en Suisse ont été demandés dans l’Empire du milieu. Un record qui a donné, en passant, du travail en plus pour le personnel des consulats concernés. Raison pour laquelle les affaires étrangères suissesses ont pensé à externaliser ce service consulaire. Dans un premier temps, le Département fédéral recherche des entreprises au profil correspondant en Inde (New Delhi, Bombay, Bangalore), au Sri Lanka (Colombo) et au Pakistan (Islamabad). Et, par la suite, la diplomatie compte étendre ses investigations à la Chine, la Russie ou le Kazakhstan ainsi que certains Etats africains.

Dans les pays qui disposeront de ces sociétés, les demandeurs de visas n’auront plus à se rendre aux ambassades mais plutôt dans les bureaux de celles-ci. Elles s’occuperont alors de la collecte des données personnelles, lesquelles seront envoyées au consulat. Ce dernier n’aura ainsi qu’à décider d’accepter ou de refuser la requête. En plus d’être originale, cette nouvelle procédure revêt un avantage économique pour le Département fédéral des affaires étrangères : avec la prochaine généralisation de la collecte des empreintes digitales, il n’aura pas investir pour s’équiper du matériel adéquat en cas de sous-traitance.