Iran : Conditions des négociations sur son programme nucléaire

L’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) a confirmé lundi la complète destruction par l’Iran de son stock d’uranium enrichi à 20%, une mesure qui doit baliser le terrain pour les négociations sur le nucléaire entre Téhéran et le groupe des 5+1 qui viennent d’être prolongées de 4 mois.

L'IRAN ÉLIMINE SON STOCK NUCLÉAIRE SENSIBLE
L’AIEA dresse ce constat après son évaluation mensuelle de la situation sur place à l’attention des grandes puissances. La moitié du stock iranien d’uranium enrichi à 20% a été dilué dans l’uranium enrichi à 5%. L’autre moitié a été convertie en oxyde d’uranium. Par cette mesure, les autorités iraniennes se conforment à leur engagement pris dans l’accord intérimaire de novembre 2013. Ce stock d’uranium occupait une place importante dans les débats. Pour cause, le procédé d’enrichissement de l’uranium à 20%, nécessaire pour alimenter un réacteur de recherche produisant des isotopes médicaux utilisés dans le diagnostic de certains cancers comme le soutient Téhéran, est très proche du procédé d’enrichissement de l’uranium à un niveau nécessaire pour fabriquer la bombe atomique, ce que soupçonne le groupe des 5+1. A 5%, l’uranium ne peut servir que de carburant aux centrales nucléaires pour la production d’électricité.

Vendredi dernier, après six mois d’intenses négociations, l’Iran et le groupe des 5+1, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies et l’Allemagne, ont convenu de prolonger de quatre mois les négociations. Les deux parties estiment avoir réalisé des progrès notables ces derniers mois qui peuvent servir de base pour les prochaines discussions. Celles-ci doivent aboutir à un accord qui devrait dissiper des craintes qui persistent depuis dix ans sur un éventuel développement par l’Iran de l’arme atomique en contrepartie d’une levée des sanctions onusiennes et occidentales qui asphyxient l’économie de la République islamique.