Europe : Les écologistes insatisfaits de la sécurité nucléaire

L’Union Européenne vient d’adopter mardi 19 Juillet des dispositions plus strictes que les précédentes sur le traitement des déchets nucléaires. Celles-ci ne suffisent pas aux écologistes malgré l’avancée qu’elles représentent.

D’ici 2015, chaque gouvernement européen devra disposer d’une feuille de route détaillant comment il mettra en place des centres de stockage définitif des déchets émanant de ses centrales nucléaires. Cette nouvelle loi réserve aussi aux pays européens qui le souhaiteront de pouvoir convenir ensemble de l’utilisation d’un centre de stockage commun, lequel sera installé sur le territoire de l’un deux. Du fait que la majorité des Etats européens ne disposent pas de ce genre d’infrastructures, cette législation contraint les gouvernements à fixer un calendrier et les modalités de construction des centres nucléaires. Pour ce faire, ils seront obligés d’aviser les employés des entreprises concernées et d’intégrer effectivement les populations locales au processus de décision.

Par ailleurs, contrairement à la proposition de la Commission Européenne datant de l’année dernière, l’exportation des déchets vers des Etats non-européens reste possible à condition que le pays d’accueil dispose d’un centre de stockage définitif opérationnel à la date d’expédition des déchets, avec des installations profondément souterraines pour les déchets à haute radiation particulièrement. Ces contraintes, qui viennent d’être adoptées par la Commission Européenne ne suffisent pas aux yeux des écologistes. Un avis compréhensible vu que ce type de centres n’existe pas partout dans le monde et que leur construction nécessite au minimum une quarantaine d’années. « Tout ce que font les gouvernements, c’est de se débarrasser du problème ailleurs et de mettre les Européens en danger en autorisant des convois de déchets dangereux sur des grandes distances », pouvait s’indigner Greenpeace. En effet, l’Union Européenne ayant déjà expressément interdit l’exportation des déchets nucléaires vers les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique et, également vers l’Antarctique, les alternatives ne sont plus légion pour les Etats européens. C’est pourquoi, pour Greenpeace, ces nouvelles dispositions « ouvrent la voie au déversement des déchets nucléaires en Russie, comme le font déjà la Bulgarie et la Hongrie ».