La Jordanie a décidé de fermer au début de ce mois son principal poste-frontière avec la Syrie suite à l’expansion des mouvements djihadistes du côté syrien. Cette décision est un nouveau coup dur pour l’économie jordanienne qui a déjà payé un lourd tribut aux conflits chez ses voisins syrien et irakien.
« En état de siège ». C’est ainsi que le Premier ministre jordanien Abdallah Nsour qualifie la situation de son pays. Amman a fermé l’année dernière de nombreux points de passage avec l’Irak où le gouvernement est aux prises avec les djihadistes du groupe Etat islamique. Le 1er avril, après sa prise par des rebelles et la branche syrienne d’Al-Qaïda, le gouvernement jordanien a décidé de fermer le poste-frontière de Jaber avec la Syrie. Ce poste était le dernier point de passage resté sous le contrôle du régime de Bachar al-Assad et il était d’une importance cruciale pour la Jordanie. Malgré le conflit en Syrie, le royaume hachémite pouvait y faire passer des marchandises exportées et importées qui étaient transportées sur des routes sous contrôle du régime syrien. Des centaines de camions transportant des marchandises y transitaient quotidiennement depuis la Jordanie vers l’Europe notamment, via la Syrie puis la Turquie.
L’isolement commercial forcé de la Jordanie a des conséquences dramatiques pour l’économie du pays. Pauvre en hydrocarbures et très dépendant de l’aide internationale, le royaume est en plus confrontée à une crise humanitaire et financière sans précédent suite à l’afflux de réfugiés syriens dans le pays, dont le nombre est estimé à plus de 600 000. Des secteurs clés comme le tourisme, qui contribue à 12% au Produit Intérieur Brut du pays ont beaucoup pâti du Printemps arabe. Et les experts estiment préoccupantes les perspectives économiques du pays.
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