Selon des informations émanant du Committee to Protect Journalists (CPJ), 18 journalistes au minimum, en majorité accusés d’être membres de la confrérie conservatrice des Frères musulmans, sont actuellement aux arrêts en Egypte. Un record.
Jeudi, cette organisation internationale de défense de la presse basée à New York a publié un rapport dans lequel elle mentionne que, « sur 18 journalistes derrière les barreaux au 1er juin (2015), plus d’un tiers ont été condamnés à la prison à vie ». Dans la suite du même document, il est affirmé que « le nombre de journalistes égyptiens en prison est le plus élevé jamais enregistré depuis que le CPJ a commencé à les recenser en 1990 ». Cette ONG a également indiqué qu’ « ils ont été arrêtés pour des accusations allant d’incitation à la violence et participation à des manifestations illégales ou appartenance à des groupes interdits ». Pour information, la majorité de ces journalistes travaillaient pour des médias en ligne toujours selon la même source.
En Egypte, la plupart des organes de presse étiquetés comme proches des Frères musulmans ou de l’opposition ont été inquiétés une fois l’ex-président islamiste Mohamed Morsi destitué par l’armée en juillet 2013. A présent, quasiment tous les médias du pays, tant publics que privés, soutiennent l’actuel dirigeant, Abdel Fattah al-Sissi. A en croire le coordinateur des programmes du CPJ pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Sherif Mansour, « sous couvert de mesures anti-terroristes, le gouvernement … recourt à des méthodes dures pour écraser tous ceux qui le critiquent », dénonce-t-il. Et au CPJ d’ajouter : « la police et les procureurs abusent de leurs pouvoirs de détention préventive, qui les autorisent à maintenir jusqu’à deux années des personnes en prison sans procès », prenant, pour exemple, l’emprisonnement, depuis environ deux ans, du photographe de presse Mahmoud Abou Zeid.
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