Le ministère égyptien de l’Intérieur n’est plus habilité à empêcher des manifestations

Une haute cour d’Egypte a jugé samedi dernier, anticonstitutionnelle une disposition légale habilitant le ministère de l’Intérieur à interdire l’organisation de manifestations dans le pays.

Tarek al-Awady, qui fait partie des avocats ayant déposé le recours contre cette loi, a confié à la presse qu’en vertu de ce verdict, le ministère concerné n’est plus autorisé à interdire une manifestation «à partir du moment où il en a été notifié».

Pour, l’Egypte avait adopté en 2013, une loi controversée sur les manifestations, dont un de ses articles prévoit, entre autres, que les manifestations soient expressément permises par le ministère égyptien de l’Intérieur, ce que les détracteurs de cette loi percevaient comme un moyen d’empêcher les rassemblements de l’opposition. C’est d’ailleurs cet article qui a fait samedi l’objet du verdict de la haute cour, a expliqué  Tareq Shibel, un membre du comité chargé de statuer sur cette loi.

Cette instance a rappelé dans un communiqué que la Constitution assurait la liberté d’association et le droit de manifester non-violemment.

S’exprimant sous couvert d’anonymat, deux responsables de la cour ont néanmoins précisé que la décision de la cour ne veut pas dire que l’ensemble de la loi sera annulée.

Cette disposition légale a justifié l’emprisonnement de centaines de personnes et donné lieu à des critiques au niveau international. Pour Tarek al-Awady, le verdict de samedi constitue « une victoire partielle » contre le gouvernement. « On espérait que la cour accepterait notre recours contre deux articles (de la même loi), ce qui aurait conduit à l’élargissement des jeunes emprisonnés », a-t-il ajouté.

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