L’entreprise d’armement suisse aux mains de la Confédération Ruag a fondé en toute discrétion Ruag Simulation Company LLC., une filiale implantée à Abou Dhabi, dans l’intention avouée de développer ses activités dans la région du Golfe arabe, ont révélé les journaux suisses Le Matin Dimanche et la Sonntags Zeitung.
Cette nouvelle filiale de Ruag, qui pèse 1,7 milliard de dollars de chiffre d’affaires annuel et compte des filiales dans 14 pays, aura pour principale mission le développement de simulateurs de guerre. Ces instruments doivent permettre aux militaires d’apprendre à tirer ou à manier correctement un char d’assaut.
La filiale appartient à 51% à des hommes d’affaires locaux, dont l’identité est tenue secrète par Ruag, qui assure cependant qu’il ne s’agit pas de fonctionnaires émiratis. Seules quatre personnes sont actuellement employées à Abou Dhabi, mais entre dix et quinze sont prévues au cours des 12 prochains mois.
Mais l’ambition de Ruag de développer ses activités au Moyen-Orient n’est pas sans risques, en particulier aux Emirats arabes unis. Ce pays est en effet impliqué dans la guerre au Yémen, une guerre civile qui a déjà fait plusieurs milliers de morts dans un pays qui est le plus pauvre de la péninsule. Suite à ce conflit, la Suisse a d’ailleurs gelé les demandes d’exportation de matériel de guerre vers les Etats impliqués.
Ruag assure que son projet à Abou Dhabi est néanmoins légal puisque, si le marché pour les biens militaires est bel et bien bloqué, le développement des solutions de cyber-sécurité ou de véhicules terrestres sans pilote est tout à fait possible étant donné que ces derniers, ne sont pas inclus dans la catégorie des biens militaires.
Le Groupe pour une Suisse sans armée, a immédiatement réagi à l’information révélée par les deux journaux suisses, martelant qu’il n’était pas conciliable avec la neutralité de la Confédération suisse, qu’une société helvétique veuille s’impliquer directement dans la guerre au Proche-Orient.
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