Chine : une version censurée pour le retour de Google ?

Un employé de Google a rapporté hier jeudi à l’AFP que le géant californien travaillait à une version de son moteur de recherche adaptée aux exigences de censure de Pékin dans le but de revenir dans le marché chinois après huit ans d’interruption, au grand dam de militants des droits de l’homme.

L’information de l’employé de Google confirme celle révélée la veille par le site Web lanceur d’alerte The Intercept, sur la base de documents internes estampilés « Google confidentiel ». Le nom de ce projet serait « Dragonfly » (libellule, en français) et il devrait pouvoir filtrer les sites et les mots-clés interdits par le gouvernement chinois. The Intercept assure que des termes concernant les droits de l’homme, la démocratie, la religion et les manifestations intègreront une liste noire, tandis que l’application identifierait et filtrerait les sites internet bannis par les autorités communistes.

Selon l’employé de Google, ce moteur de recherche « sur mesure », actuellement en phase test, est destiné au système d’exploitation Android pour smartphones et son code peut être consulté et testé sur le réseau informatique interne de Google. Le New York Times assure que Google a déjà fait une démonstration devant des responsables gouvernementaux chinois mais que cela ne signifierait aucunement un retour imminent du moteur de recherche dans le pays. Taj Meadows, le porte-parole de Google en Asie s’est refusé à réfuter ou confirmer l’existence du projet.

En 2010, face à la censure et aux cyberattaques, Google avait retiré son moteur de recherche de Chine et nombre de ses services restent depuis bloqués dans la deuxième économie mondiale, bien que d’autres comme Google Translate pour la traduction ou encore FilesGo pour le transfert de documents, soient toujours proposés. La rumeur d’une version soumise à la censure des autorités chinoises a provoqué malaise et consternation chez nombre de salariés de Google. L’ONG Amnesty International a appelé le géant californien à ne pas « placer les profits devant les droits de l’Homme ».

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