Quelques jours à peine après sa condamnation à la prison à perpétuité pour espionnage, le Britannique Matthew Hedges a été gracié hier lundi par le cheikh Khalifa ben Zayed al Nahyane, président d’Abou Dhabi, et libéré, après une intense pression diplomatique et médiatique.
Cette libération s’inscrit dans une grâce collective de plus de 700 prisonniers par le souverain émirati pour la fête nationale. Un porte-parole du gouvernement émirati a cependant rappelé lors de l’annonce de sa libération que Matthew Hedges était étudiant et homme d’affaires à temps partiel, mais agent secret à 100% et à plein temps, qu’il était aux Emirats arabes unis pour voler des secrets sensibles de sécurité nationale au profit de ses employeurs, à savoir les autorités britanniques.
Les autorités émiraties assurent que cette grâce a été accordée « en réponse à une lettre de la famille Hedges et tenant compte de la relation historique entre les Emirats arabes unis et le Royaume-Uni ». Elles ont toutefois exhibé une vidéo dans laquelle Matthew hedges avouerait travailler pour le MI6. Le gouvernement de Londres, l’épouse de Matthew Hedges et son université de Durham dans le nord-est de l’Angleterre ont constamment nié les charges d’espionnage portées contre lui.
Matthew Hedges, 31 ans, a vécu une partie de sa vie aux Emirats, pendant son enfance puis comme chercheur dans un think-tank spécialisé sur les questions militaires dans le Golfe avant de revenir au Royaume-Uni en 2015. Il avait été arrêté juste avant son départ prévu à l’aéroport de Dubaï, le 5 mai, après un séjour de deux semaines de recherches aux Emirats arabes unis dans le cadre de sa thèse.
Ses recherches portent sur les rapports de pouvoir dans la région, le tribalisme et la stratégie de défense, mais sa femme Daniela Tejada suggérait que ses travaux sur l’impact des printemps arabes aux émirats auraient pu déplaire aux autorités locales. Il avait effectué cinq mois de détention provisoire avant d’être condamné la semaine dernière à la prison à perpétuité.
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