La République islamique d’Iran a confirmé hier mercredi avoir entamé des discussions «secrets» avec le groupe taliban en Afghanistan pour soulager l’insécurité dans le pays.
Au cours d’une visite d’un jour en Afghanistan, Ali Shamkhani, le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale d’Iran, a indiqué que le gouvernement afghan avait été informé de la mise en œuvre d’une série de contacts et de dialogues avec le groupe des Talibans.
Pour le responsable iranien, des «mécanismes basés sur des consultations constantes» et la «participation active des pays régionaux au processus de sécurité» sont nécessaires pour la garantie de la stabilité et de la croissance durable en Afghanistan ainsi que dans l’ensemble des pays de la région.
L’Iran partage une frontière de plus de 900 kilomètres avec l’Afghanistan. Très concerné par ce qui se passe chez son voisin, Téhéran soutient Kaboul alors que le gouvernement afghan fait face à une augmentation des attaques des talibans mais également de groupes liés à l’organisation Etat islamique.
Le dialogue avec les talibans signifie qu’aux yeux de Téhéran, tout comme de la Russie et des Etats-Unis, que les talibans sont désormais incontournables.
Ce mois-ci, une équipe de négociateurs du gouvernement afghan a annoncé sa présence à Abou Dhabi où ont eu lieu des pourparlers, notamment avec les Etats-Unis et des représentants talibans, pour mettre fin au conflit en Afghanistan.
Les talibans avaient également affirmé en novembre dernier, s’être entretenus avec des responsables américains pour mettre fin au conflit afghan, soulignant cependant qu’aucun accord n’a été trouvé sur «aucune question».
Mais le fait que l’annonce par Téhéran de ces contacts, intervienne quelques jours après l’annonce par le président américain Donald Trump, d’un prochain retrait de la moitié des 14.000 soldats américains présents en Afghanistan, lui donne une connotation particulière.
En effet, beaucoup d’observateurs s’attendent à ce que l’Iran profite du vide que laissera le retrait des troupes américaines en Afghanistan, mais également en Syrie, pour renforcer son influence dans ces régions.
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