Tunisie: Première nomination de Saied après sa suspension du Parlement

Le président tunisien Kais Saied a nommé jeudi un conseiller de sécurité en charge du ministère de l’Intérieur, première nomination quatre jours après qu’il s’est emparé de l’ensemble du pouvoir exécutif, suspendant l’activité du Parlement pour un mois.

«Le président de la République a pris un décret présidentiel chargeant Ridha Gharsallaoui de gérer le ministère de l’Intérieur», a indiqué la présidence dans un communiqué jeudi soir.

  1. Gharsalloui, qui a prêté serment, est un commissaire de police devenu conseiller à la sécurité nationale auprès du président, selon des médias locaux.
  2. Saied a limogé le Premier ministre Hichem Mechichi, très critiqué pour sa gestion de l’épidémie de Covid-19, indiquant qu’il exercerait le pouvoir exécutif avec «l’aide d’un gouvernement» dont il doit encore nommer le chef.
  3. Saied a également annoncé mercredi soir la mise en place d’une cellule de crise pour gérer la pandémie de Covid-19, supervisée par un haut gradé militaire. Il avait également lancé une offensive anti-corruption, réclamant des comptes à 460 hommes d’affaires accusés de détournement de fonds sous le régime du dictateur Zine El Abidine Ben Ali (au pouvoir de 1987 à 2011).

Ils sont «460» à devoir «13,5 milliards» de dinars (4 milliards d’euros) à l’Etat, a-t-il rappelé, en citant un ancien rapport d’une commission d’enquête sur la corruption et les malversations sous l’ancien régime.

Il compte proposer à ces hommes d’affaires un abandon des poursuites, en échange d’un versement des sommes détournées au profit des régions marginalisées de la Tunisie.

Le parquet, placé sous l’autorité de M. Saied dans le cadre des nouvelles mesures d’urgence, a également annoncé mardi l’ouverture le 14 juillet d’une enquête contre plusieurs partis soupçonnés de financement étranger de leur campagne électorale en 2019.