L’Afrique du Sud célèbre le nonagénaire Desmond Tutu

Le révérend Desmond Tutu, figure morale incontestable en Afrique du Sud, a soufflé sa 90ème bougie jeudi. Désormais, il prend rarement la parole dans un pays qui, perdant progressivement ses héros du combat contre l’apartheid, paraît par moments orphelin.

Dans la nation arc-en-ciel, Desmond Tutu est adulé pour sa ferme opposition au régime ségrégationniste. Lors de la célébration de ses 90 ans à la cathédrale St-George du Cap, le vieux prélat est arrivé en fauteuil roulant, en compagnie de son épouse Leah. Retransmis en direct à la télévision, l’office a commencé par un « Joyeux anniversaire » chanté par toute l’assistance. Mgr Tutu n’a pas pris la parole à l’occasion.

En soirée, la fondation du premier archevêque noir d’Afrique du Sud a organisé une téléconférence, marquée entre autres par l’intervention du Dalaï-lama. Ce dernier a exprimé à son « grand frère sur le plan spirituel » toute son « admiration et respect », lui souhaitant de « vivre encore longtemps ».

Evoquant son « honnêteté, intégrité, intrépidité », le chef d’Etat sud-africain, Cyril Ramaphosa, a présenté ses vœux par le biais d’un communiqué. Quant à son homologue américain, Joe Biden, celui-ci a rendu hommage au « courage » et à « la clarté morale » de Desmond Tutu, qui ont été pour lui une source d’inspiration en tant qu’homme politique.

Véritable icône, Desmond Tutu a organisé d’importantes marches pacifiques au Cap afin de militer pour l’adoption de sanctions internationales contre l’apartheid. En tant que président de la commission Vérité et réconciliation chargée de traiter les crimes commis au cours du régime raciste, ce religieux a entraîné l’Afrique du Sud dans une démarche de réconciliation. Cela lui vaut aujourd’hui les critiques d’une nouvelle génération de Sud-Africains, selon lesquels les Noirs ont fait trop de concessions dans la transition vers la démocratie en 1994.

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