Des milliers de ressortissants éthiopiens provenant de la province en guerre du Tigré ont été illégalement détenus et brutalisés à leur retour dans leur pays d’origine, après leur expulsion d’Arabie saoudite, a déploré l’ONG internationale Human Rights Watch (HRW) dans un rapport paru mercredi.
Ces Ethiopiens originaires du Tigré étaient du nombre de milliers de migrants provenant de ce pays d’Afrique de l’Est à la recherche de travail expulsés depuis un an, par le gouvernement saoudien.
Cette distinction sur la base ethnique parmi les migrants expulsés et ces maltraitances ont eu lieu alors que la région septentrionale du Tigré est, depuis novembre 2020, l’épicentre d’un conflit entre l’administration fédérale éthiopienne d’Addis-Abeba et les insurgés issus des ex-autorités régionales du Tigré.
HRW s’est entretenu avec des Tigréens expulsés du territoire saoudien entre décembre 2020 et septembre dernier, période durant laquelle des dizaines de milliers de migrants ont été rapatriés en Ethiopie sur la base d’un accord entre Ryad et Addis-Abeba.
Une fois arrivés au pays, les originaires du Tigré ont été isolés et emprisonnés, d’après l’ONG de défense des droits humains. D’autres Tigréens ont été empêchés de rentrer dans leur région d’origine après avoir été identifiés au cours de contrôles routiers ou au niveau des aéroports, avant d’être envoyés dans des structures pénitentiaires.
Certains de ces Tigréens ayant été emprisonnés ont relaté avoir été victimes de violences et d’autres ont dit avoir été accusés de connivence avec le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), formation politique qui présidait le Tigré avant le conflit armé et figure désormais sur la liste éthiopienne des organisations terroristes.