Printemps arabe : Entre soutien et condamnation

En plein printemps arabe, Amnesty International vient de publier un rapport intitulé « Transfert d’armes vers le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, les leçons pour un traité efficace sur le commerces des armes ». Ce rapport met en évidence le paradoxe qui caractérise les agissements de plusieurs grandes puissances internationales qui condamnent  les dictatures qu’elles approvisionnent pourtant en armes.

Selon ce rapport, les Etats-Unis, premier exportateur mondial d’armes avec 64.89 milliards de dollars de ventes de 2000 à 2009, plus de la moitié du commerce mondial entre 2004 et 2008, sont les premiers fournisseurs de l’Egypte depuis le régime de Hosni Moubarak jusqu’à aujourd’hui après la révolution avec des contrats d’armes d’une valeur de 1.3 milliard de dollars par an. La Syrie, théâtre de violentes répressions depuis la mi-mars, absorbe 10% des armes vendues par la Russie, le deuxième exportateur mondial d’armes. La France n’est pas en reste à la quatrième place de ce classement avec une valeur d’armes vendues entre 2000 et 2009 de 16.39 milliards de dollars. Elle a notamment armé le Bahreïn où la rébellion populaire a été matée en mars, la Syrie, le régime de Kadhafi et plus récemment les forces rebelles au pouvoir de Kadhafi.

Même si le rapport d’Amnesty International s’arrête en 2009, rien n’indique que la vente d’armes vers ces pays s’est arrêtée à cette date. L’ONG internationale milite en faveur d’une règlementation mondiale.  Elle propose dans ce but la négociation d’un traité international à l’ONU en juillet 2012.

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