L’Espagne vient d’imprimer un nouveau tournant à la question du Sahara, à travers un message adressé au Roi Mohammed VI par le président du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, dans lequel ce dernier affirme que « l’Espagne considère l’initiative marocaine d’autonomie comme la base la plus sérieuse pour résoudre la question du Sahara », une annonce qui a atterré le polisario, le groupe séparatiste armé par l’Algérie.
Cette « nouvelle étape » entamée entre le Maroc et l’Espagne, selon les termes utilisés par Madrid, intervient après une année de crise entre les deux pays, provoquée par l’entrée en Espagne, sous une fausse identité en avril 2021, du chef du polisario, Brahim Ghali.
La réaction du Maroc a été alors aussi ferme que rapide, Rabat ayant rappelé son ambassadeur à Madrid et quasiment gelé ses relations avec son voisin du nord, en signe de refus que l’Espagne continue d’entretenir l’ambiguïté sur la question du Sahara.
Le Roi Mohammed VI a été clair dans ce sens, en affirmant que le Maroc « n’accepte pas que ses intérêts supérieurs soient malmenés ».
Cette fermeté a été payante, puisque la nouvelle position de Madrid sur la question du Sahara, la place comme la plus avancée au niveau européen et, aussi, la plus significative. L’Espagne a été en effet la puissance coloniale au Sahara et connaît de ce fait les liens séculaires qui ont toujours existé entre le Maroc et le territoire.
Le nouveau positionnement de Madrid est d’autant plus significatif qu’il intervient dans un contexte marqué par de nombreuses percées diplomatiques dans l’affaire du Sahara. En décembre 2020, les Etats-Unis ont reconnu la souveraineté du Maroc sur son Sahara, alors que l’Allemagne estime désormais que l’initiative marocaine d’autonomie constitue la base la plus sérieuse pour résoudre le conflit.
Autre confirmation de cette nouvelle tendance qui se confirme au niveau international, plusieurs pays arabes et africains ont ouvert des consulats dans les principales villes du Sahara, à Laâyoune et Dakhla, en signe de reconnaissance de la souveraineté et de l’intégrité territoriale du Maroc.