Mali : Moussa Mara condamné à deux ans de prison pour « atteinte à la crédibilité de l’État »

Au Mali, la justice a rendu ce lundi 27 octobre un verdict très attendu : l’ancien Premier ministre Moussa Mara a été condamné à deux ans de prison, dont un an avec sursis, et à une amende de 500 000 francs CFA. Il était poursuivi pour « atteinte à la crédibilité de l’État » et « opposition à l’autorité légitime » à la suite de messages publiés sur les réseaux sociaux jugés critiques envers les autorités de transition.

Le Pôle national de lutte contre la cybercriminalité de Bamako, qui instruisait l’affaire, n’a donc que partiellement suivi les réquisitions du parquet, lequel réclamait deux ans ferme. Dans la salle d’audience, Moussa Mara est resté calme et impassible, selon des témoins. Son avocat, Maître Mountaga Tall, a qualifié la décision de « politique » et a immédiatement annoncé faire appel.

Les faits reprochés remontent au 4 juillet dernier : dans un message posté sur X (ex-Twitter), Moussa Mara avait exprimé sa « solidarité indéfectible avec les détenus d’opinion », assurant leur rendre visite régulièrement et concluant sur une note d’espoir : « Aussi longtemps que dure la nuit, le soleil finira évidemment par apparaître. » Des propos jugés subversifs par les autorités, qui y ont vu une critique directe du pouvoir en place.

Arrêté et placé en détention le 1er août 2025, l’ancien Premier ministre de 2014 à 2015 sous Ibrahim Boubacar Keïta a toujours revendiqué son attachement à la liberté d’expression. Sa condamnation intervient dans un climat politique marqué par une forte répression des voix dissidentes, journalistes et militants compris, sous la junte dirigée par le colonel Assimi Goïta.

Plusieurs organisations de défense des droits humains ont dénoncé une dérive autoritaire et appelé à la libération immédiate de Moussa Mara.

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