Depuis la semaine dernière, plus de 190 pays se sont réunis à la conférence de Durban sur le réchauffement climatique. Mais, jusque-là, l’inflexibilité règne en maître. Comme il fallait s’y attendre, des groupes se sont rapidement formés à Durban : d’un côté, les Etats-Unis, de l’autre, l’Union Européenne, et, en bonus, les puissances émergentes. Et, chacun de ces blocs est vraisemblablement décidé à tirer la couverture dans sa direction, ce qui bloque considérablement les négociations alors que celles-ci doivent se clore le vendredi prochain.
L’Europe semble la plus disposée à consentir des sacrifices. Représentée par sa commissaire aux Affaires Climatiques, la danoise Connie Hedegaard, l’Union Européenne prône l’adoption d’objectifs contraignants. Prêchant par l’exemple, elle soutient qu’en décidant, en 1997, de réduire l’émission de gaz à effet de serre (GES) de 8 % avant fin 2012, l’Europe des Quinze de l’époque a réalisé 10,7 % de baisse en fin 2010. Mais, la position européenne, à laquelle l’Afrique et les petites îles adhèrent, est affaiblie par le poids de ses émissions, qui ne représentent que 11 % à l’échelle mondiale. Malgré cela, le Vieux Continent est ferme : « L’Europe ne s’engagera pas seule pour que les autres Etats s’abritent derrière elle afin de faire semblant qu’il existe toujours un accord international de lutte contre le changement climatique », a déclaré Mme Hedegaard.
Ces menaces ne semblent guère impressionner les USA, lesquels suspendent leur engagement à celui des puissances émergentes, dont la Chine, le Brésil et l’Inde : « s’ils ne sont pas prêts à y adhérer, nous n’allons pas nous engager dans un accord passé en mode où l’on aurait essentiellement un pare-feu entre pays développés et émergents », a estimé l’envoyé spécial de Washington à Durban, Todd Stern, avant d’ajouter, « négocier un accord sur les bases d’un vieux clivage de 1992 n’aurait pas de sens ».
Ce qui est logique du fait que les émissions des GES des émergents se chiffrent actuellement à 55 %. A cela, la Chine répond par l’ironie, accusant les pays développés de tuer tout espoir d’un accord climatique sans se remettre en cause. Bref, Durban n’est pas encore sorti de l’auberge.
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