Hier jeudi 19 janvier, la revue médicale britannique The Lancet a publié une étude de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et du Guttmacher Institute- un centre de recherche américain spécialisé dans la reproduction – sur les avortements. Selon l’enquête, la moitié de la mortalité due aux avortements clandestins concerne la population féminine africaine.
Pourtant, le taux d’avortement dans le monde n’a pratiquement pas bougé entre 2003 et 2008. Mais, c’est plutôt celui des avortements dits « non médicalisés » qui, d’après l’article, a grimpé : correspondant à 44 % en 1995, il est passé à 47 % en 2003 avant d’atteindre 49 % en 2008. Simultanément, le taux mondial d’avortement a suivi une trajectoire opposée. En 1995, il se chiffrait à 35 avortements pour 1000 femmes en âge de procréer (15 à 44 ans) et un peu plus bas en 2003 (29 pour 1000). D’ailleurs, ce dernier n’a pas beaucoup bougé jusqu’en 2008 (28 pour 1000).
Ainsi, les avortements clandestins ont occasionné 220 décès sur 100 000 actes en 2008. Et, cela, d’après un communiqué du Guttmacher Institute, « presque entièrement dans les pays en développement ». Dans ces régions, 8,5 millions de femmes souffrent, chaque année, de complications d’avortement, selon ce que cette étude révèle. Et, 3 millions d’entre elles ne bénéficient pas de soins suffisants. Aussi, la moitié de la mortalité suite aux avortements clandestins est représenté par des femmes africaines, lesquelles constituent 17 % de la population féminine des pays en développement en âge de procréer.
Curieusement, cette enquête démontre que les régions aux législations les plus « restrictives » en matière d’avortement en affichent les taux les plus élevés. C’est le cas du continent noir et de l’Amérique Latine, dont ces statistiques sont respectivement de 29 et 32 pour 1000. Ce qui est de loin plus élevé que celles de l’Europe de l’Ouest, région dans laquelle les IVG (interruption volontaire de la grossesse) ont libre cours, avec seulement 12 pour 1000.
Poster un Commentaire