Alors que les plus grandes puissances européennes s’accordent pour durcir le plus possible les sanctions économiques à l’encontre de l’Iran pour le contraindre à abandonner son programme nucléaire, l’Arménie détonne en se rapprochant de la République islamique.
Selon l’agence de presse de la République islamique d’Iran, l’Arménie et l’Iran se seraient, à l’occasion de la visite le 23 décembre 2011 du président Mahmoud Ahmadinejad au président arménien Serge Sarkissian, prononcés dans une déclaration conjointe sur le droit de toutes les nations à l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire. De plus, l’Arménie a déjà fait savoir qu’elle n’était pas prête d’arrêter ses projets communs avec l’Iran. En plus d’un oléoduc de 140 kilomètres qui relie déjà les deux pays, la construction d’un second de 365 kilomètres cette fois-ci démarrera cette année. Ce nouvel oléoduc devrait relier Tabriz en Iran à Yeraskh en Arménie. Les 1.5 millions de litres de gaz et de diesel qu’il acheminera devraient permettre à l’Arménie d’économiser 30% de ses dépenses annuelle d’énergie. Deux autres projets dépendant entièrement d’un financement iranien, l’un dans l’hydroélectrique et l’autre dans le chemin de fer sont également à l’étude.
Ce rapprochement entre l’Arménie et l’Iran surprend quand on sait que l’Arménie reçoit chaque année des dizaines de millions de dollars d’aides américaines. Mais pourtant elle n’est pas une surprise pour les Etats-Unis dont les analystes avaient dès 2006, selon les télégrammes diplomatiques révélés par Wikileaks, estimé que les liens énergétiques entre les deux pays et la situation géopolitique de l’Arménie ne lui permettraient pas de s’aligner sur des sanctions américaines contre l’Iran. La Turquie et l’Azerbaïdjan lui imposent en effet un blocus depuis le début des années 1990.
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