Le rapport de la Commission Nationale des Droits de l’Homme continue de faire polémique (CNDH). En effet, le 16 septembre dernier, la CNDH a été saisie par le gouvernement togolais afin de diligenter une enquête sur de présumées allégations de tortures pratiquées à l’Agence Nationale du renseignement (ANR) sur les détenus dans une affaire d’atteinte à la sûreté de l’Etat togolais intervenue en avril 2009.
Jusque là rien ne semble indiquer que le déroulement de l’enquête ait été perturbé par un quelconque évènement. A cela près qu’à l’issue de celle-ci, deux rapports contradictoires ont été publiés: une première version, sur le site du gouvernement togolais, le 18 février, jour où ledit rapport à été remis par la CNDH au gouvernement ; et une deuxième version, différente de la première, publiée deux jours plus tard sur le site de la CNDH. A noter que, en publiant cette deuxième version qu’elle déclare être authentique, la CNDH accuse le gouvernement d’avoir falsifié la version qui lui a été remise. Autant dire que la situation est incompréhensible et que la confusion est totale. D’autant plus que c’est le président de la CNDH lui-même, M. Koffi Kounte, qui est derrière la publication de cette deuxième version du rapport, alors même qu’il avait affirmé, et ce, à plusieurs reprises, que les conditions de l’enquête étaient propices à son bon déroulement.
Certains se demandent si Koffi Kounte, qui a déclaré avoir subi des pressions de la part du gouvernement, n’aurait pas été victime d’une pression beaucoup plus grande. Selon les bruits qui courent, il semblerait qu’un membre influent du gouvernement aurait participé activement à la préparation et à la publication du second rapport. Celui-ci ayant été accusé, suite aux résultats d’une enquête de l’ANR menée à son encontre, de détournement de fonds.
Par ailleurs, certains observateurs et experts du Togo s’interrogent sur les raisons qui ont poussé la CNDH à porter de telles accusations. Accusations qui interviennent à un moment où le pays, en plein processus de démocratisation et d’édification de l’Etat de droit, commence à bénéficier d’une image positive sur le plan régional et international. En témoignent les dernières tentatives de rapprochement menées par les Etats-Unis en direction de celui-ci.
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