Après révision et correction ces derniers mois par les députés, puis par les sénateurs, le Parlement brésilien devrait se prononcer la semaine prochaine sur le nouveau code forestier qui suscite la polémique entre les défenseurs de l’environnement et les acteurs de l’industrie agro-alimentaire.
La controverse provient du fait que le nouveau texte amnistie les personnes qui se sont rendues coupables de déboisement illégal jusqu’en 2008 et met partiellement un terme à l’obligation de reboisement des zones déforestées. L’adoption de ce texte condamnerait une superficie de forêts comparable à celle de l’Allemagne. En réponse, les opérateurs de l’industrie agroalimentaire avancent comme argument l’importance de l’agriculture dans l’économie brésilienne puisqu’elle représente 22% du PIB brésilien. Mais son développement est freiné par la rigueur de l’actuel code forestier. Celui-ci, vieux de quarante ans, impliquerait en cas d’application stricte, le reboisement de plus de 90 millions d’hectares de forêt, ce qui obligerait les agriculteurs brésiliens à empiéter sur leurs plantations.
Face à l’imminence de l’adoption de ce nouveau code forestier, le seul recours des écologistes est un véto de la présidente Dilma Roussef qui avait promis lors de sa campagne présidentielle de s’opposer à une amnistie des coupables de déboisement illégal. Mais face aux enjeux pour l’économie brésilienne et alors que le pays se prépare à un sommet de l’ONU en juin prochain sur le développement durable, dont le concept a vu le jour il y a vingt ans à Rio de Janeiro, ce code forestier pourrait bien être le premier grand test politique pour la successeuse de Lula.
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