L’ancien chef des renseignements libyens arrêté

Abdallah al Senoussi, beau-frère de Mouammar Kadhafi et redoutable chef des services de renseignement de ce dernier, a été arrêté dans la nuit de vendredi à samedi à l’aéroport international de Nouakchott par les services de sécurité mauritaniens.  Cette arrestation a suscité une effervescence entre la Libye, la France et la CPI qui veulent toutes les trois la priorité pour son jugement.

Âgé de 62 ans, Abdallah al Senoussi a pris une part active dans la répression du soulèvement contre le régime du Colonel Kadhafi. Les autorités libyennes l’accusent en plus d’être l’un des principaux responsables de la mort en 1996 de plus de 1 200 détenus à la prison Abou Salim de Tripoli. Saad Elchlamani, le porte-parole du ministère libyen des Affaires étrangères a déjà évoqué des contacts avec Nouakchott et même une prochaine visite du vice-Premier ministre libyen en Mauritanie pour négocier une extradition du prisonnier.   A la demande de la CPI  pour crimes contre l’humanité, Interpol avait émis depuis septembre dernier une « notice rouge » demandant à ses Etats membres d’arrêter Abdallah al Senoussi notamment pour détournement de fonds et abus de pouvoir. La France, pour sa part, souhaite juger l’ancien cadre du régime Kadhafi pour son éventuelle implication dans l’attentat contre un DC-10 d’UTA au-dessus du désert de Ténéré le 19 septembre 1989 et qui avait fait  170 morts, dont 54 français.

Non signataire du Statut de Rome qui est le fondement de la CPI, la Mauritanie n’a pas encore réagi à ces multiples sollicitations et n’a pas non plus manifesté son intention d’extrader Abdallah al Senoussi.