Chine : Peut-on museler les réseaux sociaux ?

L’impact des réseaux sociaux dans la politique n’est plus à démontrer. Conscient de cela, le Parti Communiste Chinois, qui se dirige vers une transition à sa tête, a décidé de mettre de l’ordre sur le web.

La « brise du Printemps ». Ces quelques mots pourraient faire penser à un poème. Mais, il n’en est rien d’autre que la dénomination de la grande campagne de contrôle de l’internet en Chine. Celle-ci a été amorcée en mi-février. Mais, c’est le week-end dernier qu’elle semble avoir atteint son point d’orgue. Depuis le 31 mars dernier, les deux principaux réseaux sociaux chinois, Sina Weibo et Tencent QQ, ont été suspendus pour cause de lutte contre les « rumeurs nuisibles ». En fait,  une fausse nouvelle d’un coup d’Etat en Chine se propageait sur ces sites web depuis fin mars. Elle était alimentée par le limogeage de Bo Xilai, numéro 1 du Parti Communiste de la ville de Chongqing, intervenu le 15 mars. Dans la perspective de la prochaine alternance prévue à partir de l’automne prochain, le pouvoir chinois s’est senti dans l’obligation de mettre fin à cette vague déferlante.

Bilan : rien que durant le week-end dernier, 16 sites web ont été fermés et 6 personnes, arrêtées pour « création et propagation de rumeurs ». Un détail, ces chiffres proviennent de la très officielle agence Chine Nouvelle. En outre, il est désormais proscrit d’utiliser des pseudonymes et des profils anonymes dans les réseaux sociaux chinois. Est-ce que ces mesures sauront retenir les langues sur le web ? Pas sûr car les sites de micro-blogging chinois disposent de plus de 300 millions d’abonnés. Difficile donc de faire taire une telle masse.