D’anciens alliés dans la lutte contre le terrorisme, le Pakistan et les Etats-Unis ont vu leurs relations se dégrader dangereusement, au point que le Pakistan refuse aujourd’hui le passage sur son territoire aux convois de ravitaillement de l’OTAN en Afghanistan.
Après les accusations américaines à peine voilées sur les complicités dont aurait bénéficié Oussama Ben Laden dans les plus hautes sphères du pouvoir pakistanais, les relations américano-pakistanaises ont pris un tournant le 26 novembre 2011, quand une bavure américaine sur un poste frontière pakistanais à la frontière afghane, a provoqué la mort de 25 soldats. S’en est aussitôt suivie une fermeture des routes aux camions qui approvisionnent la coalition internationale en Afghanistan. Le 13 avril dernier, le parlement pakistanais a voté un texte qui conditionne la reprise du ravitaillement de l’OTAN via le Pakistan, entre autres, à un arrêt des frappes de drones et à des excuses publiques des américains pour la bavure du 26 novembre 2011. Mais les américains ne semblent pas disposés à céder. Bien au contraire, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton en visite lundi 7 mai en Inde, a soupçonné le Pakistan d’abriter Ayman al-Zawahiri, le nouveau chef d’Al-Qaïda, tandis que le député américain Dana Rohrabacher adressait une lettre au Premier ministre pakistanais lui reprochant les failles du Pakistan dans la lutte antiterroriste.
La situation se trouve dans l’impasse, aucune des deux parties n’étant disposée à la moindre concession. Les Européens se retrouvent spectateurs de ce conflit entre les Etats-Unis et le Pakistan. La France pourrait être parmi les premiers pays à faire les frais de cette situation. La fermeture de l’accès au Pakistan risque ainsi de compromettre la promesse du nouveau président François Hollande de désengager les forces françaises en Afghanistan d’ici la fin de l’année.
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