Le glas a-t-il sonné pour le régime El-Assad ?

L’heure est peut-être venue pour que le régime de Bachar El-Assad refasse ses comptes. Au lendemain de l’installation de Bachar El Assad à la tête du pouvoir légué par son père Hafez en 2000, la majorité des Syriens voyaient en lui un dirigeant réformateur. Ils se sont vite aperçus que rien n’a changé dans la méthode de gouvernement opaque des Allaouites : « El-Assad est mort, vive El-Assad ». Mais, dès que les vents du printemps arabe ont commencé à souffler sur le pays , le pouvoir à Damas a été pris de court par les manifestations de rue qui ont brisé le « mur de la peur « en arborant des slogans et des revendications politiques et sociales, dont certaines réclament même le départ du clan Bachar. Pour l’histoire, Hafez El Assad, le défunt avait tout préparé pour que son fils aîné, Bassel, lui succède. Mais voilà qu’un banal accident de voiture en décide autrement, puisque Bassel trouve la mort en 1994 et c’est sur le fils cadet- ophtalmologue de formation- que le vieux lion syrien jettera son dévolu pour le remplacer. Il ne s’est pas trompé de choix, puisque c’est avec une main de fer que son héritier, tient le pays et son peuple. Mais c’était sans compter avec le printemps arabe qui a déjà maté deux « indéboulonnables » chefs d’état arabes,  le tunisien Ben Ali et le vieux pharaon Moubarak. Le jeune légataire se trouve confronté depuis quelques jours, à des manifestations contestataires qui risquent d’enterrer pour de bon la dynastie Al-Assad.
La démission du gouvernement et les timides mesures politiques et économiques que Bachar a annoncées à la télévision, n’ont pas calmé les esprits, puisque d’autres appels sur le réseau social Facebook sont lancés pour de nouvelles manifestations de rue prévues pour ce vendredi et les jours qui viennent. Les habitants de Deraa ne sont pas prêts à oublier leurs morts, 130 personnes tuées lors des émeutes, selon des ONG, et une trentaine pour le gouvernement. Des crimes commandités et commis par les agents des fameux « moukhabarats » (services secrets syriens) dans cette région agricole pauvre du pays, à majorité sunnite. Dans tous les cas, l’ingérence des grandes puissances dans l’insurrection libyenne devrait donner matière à réfléchir au président Bachar.